500 milles validés pour la Mini Transat 2027.

Au-delà de la course avec les autres c'est surtout une course avec moi-même que j'ai vécue. Une AVENTURE au bout de moi même. Je ne pensais pas avoir tant de ressources. J'ai vécu le dépassement de soi à l'état pur.

Une course riche en PETOLE, propice à de grands moments d’INTROSPECTION au milieu de l’immensité de cette Méditerranée chaude, plate et lisse.

Observer, patienter, attendre, accepter, rester concentrée.

La pétole, même si difficile, est porteuse de tant d’apprentissages et d’ESPOIR : de l’immobilité (qui ne saurait être totale et définitive tant qu’il y a de la vie), à la remise progressive en mouvement, le retour du vent, la fraicheur des premiers souffles sur la peau et dans les voiles, jusqu’à l’euphorie de la vitesse retrouvée. Croire qu’on y est que ça y est c’est gagné et puis finalement pas encore. ⛵ Allégorie de la vie.

Quelle joie que de traverser seule jusqu’en Corse sur mon petit bateau, de passer entre les îles, de tout donner pour rattraper le groupe, d’essayer de naviguer intelligemment, d’utiliser ce que j’avais sous la main : cerveau, sens, force physique, intuition, courage.

Cramer au soleil, apercevoir une baleine timide, boire des litres d’eau, ne pas avoir envie de manger, ne pas arriver à dormir, voir mon spi chaluter et passer sous le bateau au milieu de la nuit quand je sais que les bruits que j’entends sont des hallucinations et que de voir en rose et vert n’est pas bon signe. Me transformer en pêcheur irlandais pour remonter mon filet plein d’eau et si lourd, monter au mat récupérer ma drisse, et me regarder repartir, épuisée au-delà de l’imaginable mais heureuse, le soleil se levant dans mon dos, fière de n’avoir rien cassé et capable de reprendre ma route. ☀️

J’ai fait des erreurs et je m’en suis voulu.

Même si finalement ce n’est qu’une histoire d’égo à gérer quand les erreurs n’influent que sur le classement final.

J’ai fait des choses bien et je me suis épatée moi-même.

J’ai enfin vu ce que je savais faire, j’ai vu ma progression en un an, et je visualise mieux aujourd’hui ce qu’il me reste à apprendre.

J’ai retrouvé mes enfants, mes proches, mes patients, 5 jours d’absence qui ont changé peu de choses pour eux mais beaucoup pour moi.